Quelques réponses ci-dessous.
1. Parce que le message « Résolument, continuons à servir la vérité ! » envoyé par les évêques aux fidèles loue « un climat d’écoute mutuelle, de bienveillance et de grande exigence ».
Or, les décisions prises ne reflètent ni écoute mutuelle, ni bienveillance ni exigence.
2. Parce que ce souhait de « servir la vérité » ne peut pas exclure un accompagnement sérieux des personnes victimes, y compris par la réparation financière, tant on sait que – même si elle n’est pas toujours demandée –, elle participe à la réconnaissance de ce qui a été vécu.
3. Parce qu’après avoir écouté pendant trois demi-journées des experts et personnes victimes en début de leur assemblée plénière, nous attendions des évêques des décisions plus fortes.
Malheureusement, les réponses apportées par ce document démontrent, une fois de plus, l’incapacité des évêques de France à offrir une réponse adaptée aux besoins des personnes victimes majeures.
4. Parce que le motu proprio Vos estis lux mundi (donné par le pape François en 2019) impose aux évêques d’offrir aux personnes vulnérables victimes d’abus sexuels un accompagnement humain, spirituel, voire médico-psychologique.
5. Parce que nous ne comprenons pas comment il est encore possible, en 2025, de proposer de la médiation.
La médiation pourrait provoquer la rencontre d’une personne victime et de son agresseur… rencontre qui a toujours de graves conséquences pour les personnes victimes.
Comment oublier la scène du film Grâce à Dieu ou Alexandre est obligé à réciter un « Notre Père » avec Bernard Preynat, son agresseur ?
6. Parce qu’il faut lancer une réflexion plus profonde et plus globale sur l’indemnisation : le fond SELAM a été accepté à titre exceptionnel par le ministère de l’Intérieur.
En effet, les associations diocésaines ne peuvent financer que le culte. Il y a une réflexion juridique et législative à mener sur ce point !
👉 Nous serons donc particulièrement vigilant concernant l’application de ce texte dans les diocèses lorsque nous serons contacté par des personnes victimes : la médiation est un outil dangereux et ne doit pas être utilisé !
👉 Nous rappelons aussi que la session « Lutte contre les violences » vécue à Lourdes les 30 mars et 1er avril n’était qu’un point d’étape, et pas une fin : le chemin sera encore long !
Quelques liens :
- Le texte de la tribune est disponible ici
- Pour que chacun puisse se faire un avis, le document voté par les évêques de France vendredi 4 avril dernier : « Accompagnement des personnes se plaignant des violences sexuelles par un clerc diocésains alors qu’elles étaient majeures ».
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